Visuel
atelier EMI 02
Atelier EMI : décrypter les médias
Objectif détaillé

Donner les premières clés pour développer l’esprit critique face à une information à partir d’études de cas. Il s’agira pour le participant d’apprendre à repérer les erreurs et manipulations et adopter des réflexes face à un texte, une photo ou une vidéo tirée d’un média. L’atelier se déroule en trois séquences d’analyse d’un corpus d’articles mêlant vraies et fausses informations : une première séquence où les participants évaluent leur véracité de manière intuitive ; une deuxième séquence où ils peuvent faire des recherches et ainsi procéder à une réévaluation des articles ; et une troisième séquence consacrée à la correction de l’exercice par l’animateur et des échanges avec les participants.

Public visé/niveau
Médiateurs en EMI/pour une cible collège à partir de la 4eme, lycée, premier cycle universitaire en adaptant les articles
Matériel

Un ordinateur et un vidéoprojecteur pour projeter les textes, photos ou vidéos à analyser et la correction en fin d’atelier, articles et feuilles de réponse, stylos. Recommandé : des ordinateurs ou tablettes permettant la recherche en ligne par groupe ou participant.

Moyens humains

Un animateur pour quinze participants

Durée
1h-1h30
Auteur
Michel WONG MAN WAN
Compétences mises en œuvre
  • Comprendre le circuit de l’information, de sa production à sa réception, ainsi que l’écosystème dans lequel il s’inscrit : ses acteurs et ses enjeux
  • Savoir rechercher, sélectionner, évaluer, organiser, l’information et qualifier ses sources : leur fiabilité et leur pertinence
  • Savoir identifier les composantes de l’information, comprendre ses mécanismes de fabrication et les enjeux de la désinformation
  • Connaître des outils de vérification et de fact-checking, savoir différencier désinformation et intention parodique
Préparation avant séance
  • Constituer et imprimer un corpus d’articles mêlant vraies et fausses informations. Cet atelier se base sur l’outil pédagogique Le Vrai du Faux élaboré par l’UNIJ et prévu pour durer deux heures. On peut bien sûr le reprendre tel quel avec ses exemples, ou l’adapter pour un format plus court (recommandé) et en sélectionnant des articles et vidéos plus récents. Sur ce dernier point, les sites de fact-checking mentionnés plus haut sont une source inépuisable.
  • Créer et imprimer des feuilles de réponses vrai/faux. Pour chaque article, le participant doit remplir une case «  avant recherche » (séquence 1) et une case « après recherche » (séquence 2)
  • Préparer un diaporama pour les éléments de conclusion qui contiendrait par exemples l’infographie de l’IFLA, les sites de fact-checking ou encore un exemple de « deepfake ».
Description

Introduction [10 mins]

  • Se présenter et présenter l’activité. L’introduction peut être l’occasion d’interroger les participants sur leurs pratiques informationnelles et de revenir sur les points essentiels de  l’atelier 1.
  • Répartir les participants en binômes.
  • Distribuer les articles et les feuilles de réponses et lancer l’exercice.

Séquence 1 [10-20 mins]

  • Faire le tour des groupes. Les participants lisent et évaluent la véracité des articles de manière spontanée, sans faire de recherche sur écran. Il s’agit d’une partie brève de mise en situation courante face à une information : on ne prend pas le temps de vérifier et on juge en fonction de son intuition. Ils notent leurs évaluations sur les feuilles de réponse.

Séquence 2 [30 minutes]

  • Inviter les participants à rechercher et vérifier les informations des articles à l’aide de leurs téléphones ou des outils mis à leur disposition, puis à noter la nouvelle évaluation qu’ils en donnent sur leurs feuilles de réponse. C’est la phase de décryptage.
  • Distribuer des conseils au fur et à mesure en s’appuyant sur les méthodes de l’IFLA ou du collectif de journalistes We Report pour repérer les « fake news ».

Variante : traiter article par article en alternant cinq minutes sans recherche et cinq minutes avec  recherche.

Séquence 3 [30 minutes]

  • Faire la correction de l’exercice et en profiter pour initier des échanges.
  • Résumer la méthode à adopter en projetant sur l’écran l’infographie de l’IFLA ou du collectif de journalistes We Report sur la méthode pour repérer les « fake news ».

Après avoir vérifié la capacité de sens critique des participants, l’atelier peut déboucher sur une présentation des principaux sites et outils de fact-checking en ligne et leurs spécificités (attention à vérifier dans quelle mesure l’accès est retreint aux abonnés) :

  • Les Décodeurs : la rubrique du Monde initialement consacrée à la vérification des faits qui a élargi sa ligne éditoriale à la contextualisation et l’exploitation des données. Elle continue néanmoins à proposer son outil de vérification Decodex où on peut saisir l’URL d’un site pour vérifier la fiabilité de la source d’information.
  • Checknews : l’outil de Libération propose un moteur de recherche et un formulaire pour poser ses questions, se présentant ainsi comme un véritable service de fact-checking.
  • Factuel : le site de l’AFP a comme avantage de proposer la vérification des dernières tendances sur les réseaux sociaux et constitue une bonne mine d’articles pour l’atelier. Permet d’aborder le rôle des agenciers dans la chaîne de l’information et souligner le rôle de l’AFP qui fait partie des trois grandes agences aux côtés du britannique Reuters et de l’américain Associated Press.
  • Les Observateurs : site de vérification en français, anglais, arabe et persan de la chaîne d'information en continu France 24, axé sur la vidéo et l’image.
  • Conspiracy Watch : site reconnu comme service de presse en ligne et spécialisé dans les théories du complot, plus délicat à manier mais reste un outil de référence sur le phénomène complotiste.

 

Variantes :

L’animation peut se faire sans accès à la recherche en ligne. Il conviendra alors d’adapter la sélection des informations et d’axer l’atelier sur l’analyse plutôt que la recherche en insistant par exemple sur la confusion entre corrélation et causalité, l’utilisation d’une image hors de son contexte ou encore l’absence de sources. On prendra soin de préciser que ce travail d’analyse donne des indications sur la fiabilité d’une information et qu’il faut le compléter par des recherches approfondies.

L’atelier peut porter uniquement sur la manipulation et le détournement d’images et de vidéos. Dans ce cas, présenter des outils de vérification de vidéos Youtube (Youtube DataViewer d’Amnesty International, InVID soutenu par l’Union européenne) ou de recherche inversée d’images (Google Image, Tineye). Un exemple d’exercices sur la vidéo proposé par l’Académie d’Amiens.

 

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