Visuel
Adolescentes avec appareils photo
Atelier EMI : l’image sur les réseaux sociaux
Objectif détaillé
  • Analyser des images : repérer les manipulations d’images (interventions directes sur l’image, changement de légende ou contexte, photomontage), vérifier les sources
  • Sensibiliser à la notion de propriété intellectuelle. L’image a un auteur, elle a aussi un contexte 
  • S’interroger sur la diffusion des images via les réseaux sociaux.
Public visé/niveau
Collégiens, lycéens
Auteur
Marie-Laure de Capella; Agnès Defrance
Compétences mises en œuvre

A l’issue de l’atelier, les participant.e.s seront en mesure de :

  • Savoir rechercher, sélectionner, évaluer, et analyser une image : sa fiabilité et sa pertinence ;
  • Savoir utiliser les outils de vérification d’image ;
  • Savoir produire et publier une information en fonction du contexte et du public visé.
Description

La dernière enquête de la CNIL pour l’association “génération numérique” (2021)[1] met en évidence cette omniprésence des images. Les réseaux préférés des adolescents et jeunes adultes sont des réseaux créés pour la création et la publication d’images, fixes ou animées : Instagram, Snapchat, Tik Tok. Chez les 11-14 ans, SnapChat et Instagram arrivent en tête d’utilisation avec respectivement 75% et 58% d’usagers. Ces derniers restent les premiers amateurs de YouTube. La tendance s’inverse dans la tranche des 15-18 ans avec près de 90% d’utilisateurs d’Instagram et SnapChat alors que YouTube reste en retrait.

Déjà, en 2019, selon la même enquête annuelle, 60% des sondés déclaraient utiliser les réseaux sociaux pour regarder des images.

Ces tendances sont générales avec plus de 300 millions de photos partagées chaque jour sur les réseaux sociaux. Plus de la moitié des internautes français publie des photos sur internet dont 86% dans la tranche d’âge que nous ciblons. Plus d’un internaute sur dix prend désormais une photo avant tout pour la publier sur le net ou sur les réseaux sociaux.

« Nous sommes entrés dans l’ère de la distribution : aussitôt produite, l’image n’est plus reproduite mais elle est immédiatement distribuée (…) et elle est distribuée de manière exponentielle (…). L’image ne montre plus, l’image se montre. ». Annie Le Brun[2] définit ainsi le nouveau rapport aux images et à la communication qu’installe le nouveau paysage médiatique.

Pour la chercheuse, « la culture du selfie consiste en une multiplication de regards parallèles ; chacun se regarde soi-même et envoie sa propre image, il n’y a plus que des regards parallèles. ».

L’importance du regard de l’autre, de la réputation qu’il engendre, contribue, pour Jocelyn Lachance, à la construction de l’identité des jeunes ; ceux-ci peuvent s’exprimer et s’expérimenter sur les réseaux sociaux donnant ainsi à chacun la possibilité de construire et partager sa propre image. Ainsi, la pratique du selfie peut être considérée comme « une manière d’apprendre à maîtriser les codes de la représentation de soi et le risque de la confrontation avec les autres ».

Paradoxalement, si le partage et la production d’images sont des pratiques fortement prisées des jeunes, 21% disent craindre la publication de photos prises à leur insu. (Sophie Jehel)

La question des images sur les réseaux sociaux s’appréhende sous deux angles : les images qui circulent - ou comment prendre conscience de la diversité de la nature de ces images et des objectifs de leur diffusion - et l’image de soi - ou pourquoi, pour qui et comment je diffuse des images ?

L’atelier proposé en lien avec cette thématique s’appuie sur des documents issus des plateformes de réseaux sociaux afin d’amener les participants à questionner leur propre usage pour le conforter, le confronter, le déconstruire parfois. On s’efforcera de positionner les participants face à ces deux réalités et de les amener à exercer leur esprit critique.

Les animateurs se placeront dans une position d’écoute et de compréhension ; il ne s’agit pas de juger une pratique mais d’en comprendre les enjeux. Des documents de référence (voir encadré) leur permettront également d’appréhender la question du droit à l’image, notion importante à laquelle tout un chacun doit être sensibilisé, pour le respect de soi et des autres.